Maintenons et adaptons les passages à niveau pour les usagers actifs !
Article | Etude de cas |

Maintenons et adaptons les passages à niveau pour les usagers actifs !

Service : Participation et Revendication Publics : Enseignant, Particulier, Pouvoir public, Professionnel Thématiques : Mobilité piétonne, Sécurité routière temps de lecture 3 min 36 sec

Pour des raisons de sécurité, Infrabel prévoit annuellement une vingtaine de fermeture de passages à niveau dans les prochaines années. Ces mesures drastiques nous semblent dommageables pour les usagers actifs. Nous pensons également que des alternatives sûres et peu coûteuses existent et que les situations doivent être analysées au cas par cas.

C’est pourquoi Sentiers.be a co-signé le texte de la Plateforme nationale « Passage à niveau » initiée par Trage Wegen vzw, dont voici la version française. Nous avons également contacté d’autres associations francophones concernées afin qu’elles se joignent à l’appel.

Les passages à niveau représentent un risque d’accidents. C’est pourquoi Infrabel a fermé dans le passé de nombreux passages à niveau et cette politique va perdurer à l’avenir. Mais d’après les statistiques, il semble que les accidents sur passage à niveau ont majoritairement lieu avec des voitures. Ceux impliquant des usagers actifs surviennent rarement. La fermeture unilatérale des passages à niveau à tout trafic est une mesure prise pour diminuer les accidents impliquant des voitures. Pour les usagers actifs, ces mesures drastiques peuvent avoir plus de conséquences négatives que positives.

© Trage Wegen
© Trage Wegen

Ce qui est une bonne solution pour les voitures ne l’est pas toujours pour les usagers actifs. Nombre de passages à niveau croisent des routes calmes, à faible trafic. Si l’on ferme ce type de passages, le problème de sécurité des usagers actifs est déplacé vers d’autres routes. Au lieu d’utiliser des routes à faible trafic, les cyclistes et piétons sont obligés de faire un détour par des routes à plus grande circulation et donc moins sûres.

Indépendamment des transferts des problèmes de sécurité, d’autres problèmes s’accentuent ou sont créés. En fermant unilatéralement des passages à niveau, cela coupe nombre de liaisons de mobilité active. Le facteur “détournement” fera que beaucoup de gens opteront pour la voiture. Ceci aux dépens de tous les efforts fournis pour favoriser la mobilité active, notamment dans les déplacements quotidiens. Couper des chemins de balades ou de déplacement actif, ne favorise également pas les activités récréatives proche de chez soi (en augmentation) et l’attrait touristique d’une région. De plus, un nombre croissant de voitures signifie également un nombre croissant de risques d’accidents, et particulièrement pour l’usager actif.

Diminuer ces conséquences négatives, et parallèlement assurer une plus grande sécurité des passages à niveau est possible. A l’étranger, nombre d’exemples existent : signaler quand deux trains se suivent de près, mentionner le nombre de voies et quand un train peut en cacher un autre, placer des traverses le long des rails afin de permettre encore le passage au trafic lent, mettre des barrières automatiques qui se soulèvent si un usager actif appuie sur un bouton et si aucun train n’arrive, prendre des mesures de limitation de vitesse (infrastructure en zigzag, rétrécissements…) pour augmenter la vigilance des usagers… Cela ne doit pas être nécessairement coûteux.

© Trage Wegen
© Trage Wegen

Des passages non gardés ne doivent pas fermer mais être mieux équipés de systèmes de sécurité. Il est crucial que chaque passage soit analysé dans sa spécificité pour voir la meilleure solution pour tous les usagers.

Il existe des alternatives à la fermeture des passages à niveau et à ses conséquences négatives. D’autres pays montrent que ces alternatives fonctionnent en pratique. La plateforme plaide pour que ces possibilités soient analysées et utilisées, au lieu d’appliquer la solution standard d’une simple fermeture.

Nous sommes certains qu’avec le budget existant, il y a moyen d’atteindre plus de sécurité pour tous les usagers.

Signataires : Grote Routepaden vzw, Les Sentiers de Grande Randonnée, Pasar, Fietsersbond, Bond Beter Leefmilieu, Aktivia, Verenigingen voor verkeersveiligheid, Komimo, Jeugdbond voor Natuur en Milieu, Vereniging Voor Steden en Gemeenten, Natuurpunt, vzw De Bron, Bloso, Vlaams Paardenloket, Gezinsbond-Gezinssportfederatie, Chirojeugd Vlaanderen, Vlaamse Confederatie van het Paard, Itinéraires Wallonie, GRACQ, Fédération Francophone d’Equitation et d’Attelage de Loisir asbl, Inter-Environnement Wallonie, Sentiers.be et Trage Wegen vzw.