Ces villes qui aiment leurs piétons : Marche-en-Famenne
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Ces villes qui aiment leurs piétons : Marche-en-Famenne

Service : Expertise et Consultance Publics : Particulier, Pouvoir public, Professionnel Thématiques : Mobilité piétonne, Sécurité routière temps de lecture 4 min 9 sec

Ce mardi 4 juin, les Conseillers en Mobilité (CEM) des communes wallonnes se retrouvent à Marche-en-Famenne pour (re)découvrir sur le terrain les aménagements réalisés par la commune en faveur de la mobilité active, et en particulier des piétons depuis maintenant 40 ans grâce à divers outils.

L’occasion pour Tous à Pied de vous les présenter.

Pôle économique, scolaire et administratif dans sa région, la commune d’environ 17.500 habitants s’est lancée dans un plan de rénovation urbaine en 1979 dont la première étape fut la réalisation d’un piétonnier dans tout le centre-ville avec la mise de côté des voitures grâce à la création de poches de parking en périphérie permettant la requalification d’intérieurs d’îlots en petits parcs urbains.

La gestion du développement commercial a aussi été bien cadrée. La volonté fut dès le départ de limiter l’implantation de commerces de « grandes chaînes » à proximité directe du centre-ville, tout en veillant à la qualité architecturale des nouvelles surfaces.

Mais le projet le plus emblématique de la ville est certainement celui de la reconversion de la route nationale 63 en boulevard urbain. Cet axe routier important a constitué pendant longtemps une coupure (traversant la ville d’Ouest en Est) à cause de ses dimensions considérables (2X2 voies de circulation) et du passage quotidien de nombreux véhicules. Aujourd’hui entièrement réaménagée, la traversée de la ville est parfaitement intégrée au paysage urbain, à tel point qu’elle en devient un pôle d’attraction à part entière ! Et pour cause, la voirie a été rétrécie en 2X1 voies de circulation pour laisser place en son centre à une bande cyclo-piétonne avec divers aménagements paysagers. Une présentation de ce boulevard urbain avait été réalisée lors de la dernière Journée wallonne de l’Espace public qui a eu lieu en octobre 2018.

Boulevard urbain et bande cyclo-piétonne à Marche-en-Famenne (c) Tous à Pied
La bande rouge permet aux véhicules de secours de dépasser et en même temps de réduire la partie de la chaussée dédiée aux usagers motorisés (c) Tous à Pied

On y trouve notamment des bancs, des chaises, de la signalétique piétonne, des arbres, des pelouses, etc. Le choix original de placer la promenade au centre de la chaussée a été décidé pour que les modes actifs ne soient pas gênés par la traversée des multiples rues latérales. Petit détail mais qui a son importance, il aurait été intéressant d’indiquer également les temps de parcours à pied sur les panneaux de direction. `

La bande rouge permet aux véhicules de secours de dépasser et en même temps de réduire la partie de la chaussée dédiée aux usagers motorisés
Signalétique piétonne à Marche-en-Famenne (c) Tous à Pied

À la hauteur des commerces, la bande cyclo-piétonne se sépare en deux parties pour longer ceux-ci en bord de chaussée, permettant aux usagers d’en profiter au mieux. De plus, pour diminuer le trafic de transit, un programme de création d’un contournement a été établi. Il sera effectif courant de cette année.

Plus loin, une particularité attire notre attention au niveau d’un giratoire. Il s’agit d’une traversée cyclo-piétonne atypique permettant aux modes actifs de traverser en ligne droite en passant par le milieu du giratoire sans détour. D’un point de vue légal, les véhicules seraient toujours en situation de priorité une fois dans l’anneau mais on constate que les passages cyclo-piétons suggérés sont bien respectés par les usagers motorisés. D’ailleurs, le tram passe bien au milieu des giratoires bruxellois, pourquoi pas les piétons ?

Giratoire (c) Tous à Pied
Trottoir traversant et entrée de zone 30 (c) Tous à Pied

D’autres outils ont également permis à la ville de développer sa politique volontariste en faveur des modes actifs.

ont également permis de développer sa politique volontariste en faveur des modes actifs.

La commune s’est dotée d’un Plan Communal de Mobilité (PCM) en 2002, avec comme projet principal de mettre en zone 30 le centre-ville pour apaiser la cohabitation des différents usagers.

Elle est également retenue commune pilote Wallonie cyclable après un appel à candidatures en 2010, ce qui lui a permis d’améliorer la « cyclabilité » de la commune en réalisant notamment cinq liaisons utilitaires : Marche – Marloie, Chaussée de l’Ourthe, Marche-Hollogne-Champlon, Gare de Marloie – Hargimont et Boulevard urbain – Zone du WEX

Le territoire est également couvert par un réseau Points-Noeuds qui permet de se créer une infinité de promenades différentes, petites ou grandes.

Comme quoi, en Belgique et même en Wallonie, on trouve de beaux exemples de villes qui aiment leurs piétons