Le principe STOP
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Le principe STOP

Service : Participation et Revendication Publics : Particulier, Pouvoir public Thématiques : Mobilité piétonne, Sécurité routière temps de lecture 3 min 17 sec

Non il ne s’agit pas de l’acronyme

Saisis Ton Occasion Piéton, quoique c’est tout de même une belle occasion pour les piétons d’être enfin reconnus. 

Vous en avez peut-être déjà entendu parler, mais quel est-il ?  D’où vient-il ?  À quoi sert-il ?  Et bien restez ici, nous allons tout vous expliquer.

Né en 2001 d’une réaction de Carl Decaluwé (homme politique flamand belge) critiquant la politique de mobilité de Steve Stevaert (alors ministre flamand de la Mobilité), cet acronyme “STOP” nous vient du nord du pays.  

Attention, on revoit ses bases en néerlandais :

  • S pour stappers qui veut dire piétons, ça c’est tout le monde à un moment de la journée 
  • T pour trappers qui veut dire cyclistes, ça c’est vous sur votre destrier à 2 roues 
  • O pour openbaar vervoer qui signifie transport public, ça c’est vous dans le train, le bus, le métro, le tram… 
  • P pour privé vervoer qui veut dire transport privé, ça c’est vous dans votre voiture 

Maintenant que nous savons ce qu’il signifie,

que défend ce principe STOP ?   

Et bien, il prône une hiérarchisation des différents modes de transport et les favorise dans l’ordre suivant : la marche à pied, les vélos et la micromobilité active (trottinettes, skateboard, rollers, monoroues…), les transports publics, les transports privés collectifs (taxi, voitures partagées, covoiturage) et enfin, les transports privés individuels.  

Et c’est là le gros bouleversement, le tournant dans l’histoire : on arrête donc de mettre la voiture privée et individuelle comme point de départ et centre des réflexions et aménagements. Oui nous aussi on en a eu les larmes aux yeux quand on l’a vu apparaître dans la déclaration de politique régionale wallonne.

Ce principe STOP fait donc son chemin et commence à s’imposer, on le retrouve dans le débat et au centre de réflexion dans les plans de mobilité de plusieurs villes par exemple (Gand et Bruxelles pour ne citer que du local made in Belgium). La nouvelle déclaration de politique régionale wallonne (DPR) reconnaît pour la première fois en 2019 (elle était la dernière à ne pas l’avoir fait) l’inversion de la hiérarchie des modes de déplacement avec une priorité mise sur les modes de déplacements actifs et d’abord sur la marche à pied. Le principe STOP est donc maintenant reconnu par les trois Régions. 

La Belgique est donc En Marche (huhu) : arrêtons de construire et penser les villes autour de la voiture. Appliqué au sein de plans de mobilités, le principe STOP participe aux retombées positives telles qu’une meilleure qualité de l’air, une pollution sonore diminuée, une plus grande activité économique et une augmentation de la sécurité routière.  

Et concrètement ça veut dire quoi pour les piétons ? 

1.Diminuer l’emprise de la voiture en voirie :

  • Améliorer les trottoirs : suffisamment larges pour tous les usagers (PMR, poussettes, chaisards) et accessibles (STOP au parking sauvage des voitures) et praticables (pavés).
  • Donner plus d’espace aux piétons près des passages pour piétons en supprimant des places ou bandes de stationnement, élargissant le trottoir sur la voirie carrossable…
  • Mieux partager l’espace en créant des zones de rencontre, des zones 30.
  • Favoriser les déplacements piétons par la création de cheminements piétons en site propre et la mise en place de rue scolaire
  • Favoriser les transports en commun : emplacement bus respectés, bandes réservées.

2. Favoriser les déplacements des piétons et cyclistes (etc.) par des feux vert intégraux à plusieurs endroits

3. Favoriser les alternatives à la voiture thermique individuelle : covoiturage, véhicules moins polluants (CNG, LPG, hydrogène, électrique), zone de basses émissions, emplacement pour voiture électrique en voirie…

Allez, 5, 4, 3, 2, 1 STOP c’est parti !