Le chemin de fer et l’automobile
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Le chemin de fer et l’automobile

Service : Participation et Revendication Publics : Particulier, Pouvoir public Thématique : Mobilité piétonne temps de lecture 2 min 27 sec

Le chemin de fer

La première ligne de chemin de fer exploitée par le secteur public de l’Europe continentale fut mise en service le 5 mai 1835 entre Bruxelles-Allée verte et Malines.

Vers 1874, la Belgique comptait 7.250 km de grands-routes et 17.500 km de chaussées vicinales. Le développement croissant du chemin de fer va alors provoquer un désintérêt à l’égard des routes. La petite voirie, qui ignore la concurrence des trains, continue de s’étendre. « De 1851 à 1900, elle engloutit plus de 300 millions et s’accroît de 26.000 km de »chaussées vicinales« , la plupart pavées et empierrées, quelques-unes, en Flandre occidentale, simplement ensablées » (GENICOT, p.60). L’Etat va alors étendre son réseau de grands-routes en y incorporant d’anciennes chaussées concédées et vicinales. Beaucoup de « chemins de grandes communications » vont ainsi être repris à la charge de l’Etat.

Cette expansion du chemin de fer accompagnera la première révolution industrielle (celle de la mécanisation et de la vapeur) et prendra fin avec le premier conflit mondial. À cette époque, la Belgique compte 4500 km de lignes ferrées du « grand » chemin de fer, doublées par un réseau quasi équivalent de lignes vicinales, soit une densité d’environ 300 m de voie par km². L’étendue du réseau routier est également d’environ 9000 km.

A la fin du XIX siècle, la voirie vicinale était en pleine expansion. Son tracé convenait d’ailleurs très bien à la circulation des vélos apparus durant cette période.

L’automobile

La Ford T, première voiture de grande série (1910)
La Ford T, première voiture de grande série (1910)

Avec le XXème siècle, l’automobile va faire son apparition et le réseau routier va devoir s’adapter à ce nouveau moyen de transport. Au lendemain du premier conflit mondial, le rail devra donc partager le marché du transport avec la route telle que nous la concevons maintenant. Délaissée près d’un siècle plus tôt lors de l’apparition du chemin de fer (à défaut de moyen de traction économique), elle profitera pleinement des progrès de la motorisation à explosion, initiant un certain déclin du réseau ferré (et in fine la disparition quasi complète des chemins de fer vicinaux).

Deux facteurs vont contribuer à son développement : le revêtement progressif des routes en ville puis en campagne afin de faciliter l’usage des bicyclettes et des voitures, et le développement de nouvelles méthodes de production (taylorisme, fordisme), qui mènent à la première voiture de grande série, la Ford T. Celle-ci pose définitivement l’empreinte de l’automobile sur la société du XXe siècle.

A partir de 1965, des grands travaux d’infrastructures autoroutières induiront de nouvelles cicatrices dans le réseau des voiries traditionnelles.

Source: La voirie vicinale – Un patrimoine à valoriser, des chemins à vivre – Isabelle Dullaert – UCL – 1993/1994