Pays-Bas bourguignons, espagnols et autrichiens
Article | Dossier thématique |

Pays-Bas bourguignons, espagnols et autrichiens

Service : Participation et Revendication Publics : Particulier, Pouvoir public Thématique : Mobilité piétonne temps de lecture 3 min 5 sec

Ordonnances et corvées

Une sentence de 1368 du trésorier général du Brabant renferme une nomenclature des chemins avec leur largeur. Un texte presque semblable se retrouve dans une ordonnance de Charles-Quint datant de 1510. Les largeurs déterminées pour le Hainaut étaient de quarante pieds [1] pour un chemin royal, sept pieds pour une voie de char, cinq pieds pour une voie à cheval, trois pieds pour une piedsente, etc. (DE SOIGNIES, p.45).

En ce qui concerne l’entretien de la voirie, une ordonnance du 18 mai 1536 précise que les propriétaires ou locataires des terrains qui bordent les chemins doivent entretenir ces derniers. S’ils ne peuvent en supporter le coût, les réparations seront faites aux frais communs des paroisses [2] et seigneuries [3].

L’ordonnance prescrit ensuite de creuser des fossés ; de curer les cours d’eau le long des chemins ; d’élaguer et d’arracher les arbres, haies et taillis qui se trouvent dans les chemins et sur les côtés ; de faire entretenir les ponts, les pavés et les passages par ceux que cela concerne (DE SOIGNIES, p.46).

Cette tâche appelée « corvée » représentait vingt à trente jours de travail par an et fut abolie par Louis XIV.

Vers 1700, les voies de communication sont encore rudimentaires et le problème des transports se pose de façon cruciale face au développement de la politique et de l’économie de notre pays. La plupart des chaussées antérieures au XVIIIème siècle ne sont que des chemins de terre recouverts de pavés, de moellons ou de graviers. Ces « grands chemins » sont impraticables une partie de l’année. Ils sont mal entretenus par les riverains et les fermiers n’hésitent pas à se les approprier pour étendre les limites de leurs champs.

Une société en voie de développement

On assista au XVIIIe siècle, à des changements considérables : le développement du commerce, le début de l’industrialisation, la découverte de nouvelles techniques, des inventions de toutes sortes, l’amélioration de la médecine et l’adoption d’une meilleure alimentation. Cette atmosphère de progrès matériels modifia profondément les valeurs de la société.

Le développement des routes figurait dans ces évolutions et permit à la société de s’ouvrir aux influences extérieures. Parallèlement, les journaux se multiplièrent rapidement et furent diffusés jusque dans les provinces, alimentant la soif de lecture, la curiosité et faisant germer de nouvelles idées dans les esprits.

Exemple de carte Ferraris : Mont-sur-Marchienne
Exemple de carte Ferraris : Mont-sur-Marchienne

A la fin du XVIIIème siècle, le réseau de communication est constitué d’une juxtaposition de petits réseaux rayonnant autour des villes les plus importantes. De cette période, datent les cartes topographiques des Pays-Bas autrichiens dressées par le général de FERRARIS (1777). Ces cartes reprennent notamment les tracés des anciens chemins empierrés ou pavés.

Source: La voirie vicinale – Un patrimoine à valoriser, des chemins à vivre – Isabelle Dullaert – UCL – 1993/1994

Notes :

1. Un pied équivaut à 33 cm.
2. En général, une paroisse représente un village. Outre l’encadrement spirituel, elle avait un rôle important à jouer en ce qui concerne la mise à jour des registres de population…
3. Les seigneuries sont moins bien structurées que les paroisses. Elles pouvaient être constituées par des communautés religieuses, des représentants de la grande ou de la petite noblesse ou encore des bourgeois. Une seigneurie pouvait coïncider avec un village ou en recouvrir plusieurs à la fois. Souvent aussi un même terroir voit se côtoyer des seigneuries distinctes…