SUV = Piéton en danger
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SUV = Piéton en danger

Service : Participation et Revendication Thématiques : Mobilité piétonne, Sécurité routière temps de lecture 4 min 19 sec

On vous énumère vite fait les dangers “propres” aux SUV :

  • pour votre portefeuille : 40% + cher à l’achat et +15% de frais de carburant (un véhicule plus lourd pollue plus car il a besoin de plus de carburant pour déplacer sa masse. Un SUV consomme environ 15% de plus qu’une voiture standard. Ce surpoids combiné à une carrosserie souvent moins aérodynamique induit aussi un surplus de consommation)
  • pour votre taux de stress : étant plus massives, elles nécessitent des places de parking plus grandes et plus difficiles à trouver
  • pour l’environnement : +20% de CO2 émis, ce qui n’est pas franchement aidant dans la lutte contre les changements climatiques

Et puis on se concentre sur celui qui concerne spécifiquement les piétons que nous sommes tous :

Un piéton a 2 fois plus de risques d’être tué en cas de collision avec un SUV par rapport à une voiture standard.

Les raisons ?

  • Le poids : Plus un SUV est lourd, plus il représente logiquement un plus grand danger pour tout piéton ou cycliste qui se trouverait sur son chemin. “La force appliquée lors d’un accident dépend de la vitesse (au carré) et de la masse des véhicules. La formule est E = m.V2/2. Il est donc évident que plus la masse d’un véhicule augmente, plus les dégâts engendrés lors d’un accident sont importants.” (Marie-Noëlle Collart, du service régional Bruxelles-Mobilité)
  • La hauteur : “La hauteur de la partie avant des véhicules est un facteur de gravité connu, notamment pour les enfants. C’est également connu pour les adultes : si le choc se situe au niveau du genou ou du bassin, la gravité sera plus grande que celle observée avec des avants de faible hauteur, avec une bascule sur un capot du véhicule très incliné qui est moins agressif qu’un capot plus vertical.” (Monsieur Claude Got, médecin spécialiste français de l’accidentologie automobile)
  • La forme avant spécifique aux SUV : “En général, plus l’avant du véhicule est haut et vertical, plus il sera dangereux pour les usagers vulnérables de la route “. “Dans nos données sur les accidents, nous ne voyons pas que les SUV vont plus vite ou sont plus imprudents que les autres types de voitures… Ce qui veut dire que le plus grand risque de blessures mortelles qu’ils impliquent est une conséquence de leur conception plutôt que du type d’accident. À impact identique, le SUV est plus dangereux.” (Aled Williams, le directeur du programme de tests d’Euro NCAP (Programme Européen pour l’Evaluation d’Automobiles Neuves)).

L’Institut Vias fait d’ailleurs remarquer qu’il est évident que le SUV, voiture “moderne” par excellence, n’est sans doute pas le type de véhicule le plus approprié pour la sécurité, surtout en milieu urbain. “Les SUV induisent plus un comportement à risques de la part du conducteur qui est plus haut et a plus de puissance sous le pied. En termes de sécurité routière, ce n’est pas une bonne chose, contrairement aux arguments avancés par les constructeurs automobiles“, indique Benoît Godart. Il reprend: “Les casse-vitesse les ralentissent beaucoup moins qu’un véhicule habituel. Bref, c’est un peu un type de véhicule qui permet de se mettre haut perché, à bord d’un véhicule plus lourd, et tant pis pour les autres. C’est dommage pour la sécurité de tous, sans parler de l’impact écologique. Honnêtement, rouler en 4X4 en milieu urbain, c’est totalement insensé. Ce n’est pas ça l’avenir de la mobilité, ni de l’automobile. On peut espérer aller vers des voitures moins polluantes, et plus sûres pour tout le monde, aussi les piétons et cyclistes.

Alors bien sûr on peut miser sur l’avènement des technologies de freinage d’urgence, adoptées par de plus en plus de constructeurs, qui font que le véhicule freine à votre place lorsqu’il détecte un obstacle (comme un piéton). Mais ne faudrait il pas aussi et plutôt se diriger vers un parc de véhicules, partagés, petits et légers, utilisés en parallèle d’autres modes de transport. La marche, le vélo et les transports en commun doivent assurer la majorité de notre mobilité.

En effet, la distance à parcourir a une grande influence sur le mode de transport utilisé pour un déplacement. En-dessous de deux kilomètres, les modes actifs (marche et vélo) sont majoritaires. Et cette part modale devrait encore être développée car on voit que la voiture est encore trop utilisée pour des déplacements de moins d’un kilomètre (17 %), de 1 à 2 kilomètres (40 %) et même de 2 à 5 kilomètres (59 %). Une bonne partie de ces trajets pourraient dès lors être transférés vers un mode actif. 

Enquête Monitor sur la mobilité des belges

 

Sources :