La gestion des sentiers pédestres dans le contexte québécois
Article | Etude de cas |

La gestion des sentiers pédestres dans le contexte québécois

Service : Participation et Revendication Thématique : Mobilité piétonne temps de lecture 3 min 41 sec

Partout dans le monde, les chemins et sentiers ont la même fonction de base : permettre aux personnes de se déplacer. Il n’en reste pas moins que la manière de les gérer varie d’un endroit à l’autre. Cette première chronique sur les sentiers pédestres au Québec a pour but de vous faire découvrir dans quel contexte ils sont gérés et quelles fonctions particulières ils ont.

Tout d’abord, il faut souligner les principales différences qu’il y a entre les sentiers québécois et wallon. Au Québec on retrouve principalement deux types de sentiers : les sentiers urbains de courte distance qui relient des quartiers et les sentiers de randonnée en nature qui peuvent faire entre trois et plusieurs dizaines de kilomètres. Alors qu’en Belgique on retrouve aussi des sentiers plus ruraux qui relient les villages entre eux, ce type de sentiers est peu présent au Québec.

Ensuite, l’histoire a aussi un impact important sur les chemins et sentiers. Alors qu’en Wallonie on retrouve de vieux sentiers aussi loin que la présence humaine sur le territoire. Au Québec, les Amérindiens et les premiers colons français voyageaient sur les cours d’eau en canot. Les routes qui ont été construites plus récemment sont rapidement devenues la route nationale. Les sentiers qui parcourent la forêt sont donc des constructions plus récentes qui ont servi à l’exploitation des ressources naturelles ou encore à aménager un terrain de jeux pour les amateurs de randonnée et de plein air. Il y a donc une moins grande valeur patrimoniale des chemins et sentiers eux-mêmes, comme c’est le cas en Wallonie. Les sentiers sont davantage utilisés pour mettre en valeur des lieux historiques, patrimoniaux ou naturels comme un site de commerce des fourrures ou un milieu humide protégé.

Sentier uniquement accessible à pied ou en raquette - © Mélissa Gauvreau
Sentier uniquement accessible à pied ou
en raquette – © Mélissa Gauvreau

Enfin, il n’existe par de législation particulière aux sentiers non carrossables, il n’y a pas d’équivalent québécois au décret sur la voirie communale. Les sentiers sont gérés par les responsables du territoire sur lequel ils se trouvent. Par exemple, un sentier qui traverse un parc national est soumis aux règles du parc ; un sentier qui traverse une municipalité est géré par celle-ci et un sentier qui traverse un territoire de chasse et pêche public est géré par l’organisation qui s’occupe de la zone de chasse et pêche. Aussi, il n’existe pas de réglementation pour l’ajout, la suppression ou la modification d’un sentier.

Conditions climatiques déterminantes

Pour terminer, les conditions climatiques québécoises forcent les gestionnaires de sentier à trouver une façon de rendre utilisable les sentiers toute l’année. Il faut savoir qu’un sentier de randonnée, de raquette, de ski de fond ou de vélo ne demande pas le même aménagement (largeur, hauteur, élagage, revêtement, balisage, distance, pente). Par exemple, en été il est nécessaire de longer la rivière ou de la traverser par un pont alors qu’en hiver, lorsqu’elle est gelée, elle peut être utilisée comme sentier. Il arrive souvent que les sentiers de randonnée estivale deviennent les sentiers de raquette et les sentiers de vélo deviennent les sentiers de ski de fond. Il est toutefois nécessaire pour les gestionnaires de penser à un balisage double et qui convienne à tous les types d’activités. Il reste toutefois, plusieurs sentiers qui ne sont utilisés qu’une partie de l’année.

Tracé hivernal d'un sentier qui travers un lac gelé. En été, le tracé contourne le lac - © Mathieu McCann
Tracé hivernal d’un sentier qui travers un lac gelé. En été, le tracé contourne le lac – © Mathieu McCann

Malgré les différences, les fonctions que remplissent les chemins et sentiers sont : la mobilité, le tourisme, la mise en valeur du patrimoine et la protection de la biodiversité restent les mêmes, sans oublier le plaisir qu’ont les randonneurs à les parcourir.

Dans un prochain article, je vous ferai découvrir un groupe sentiers local qui se démarque au Québec.

Article rédigé par Mélissa Gauvreau dans le cadre de son stage au sein de notre équipe.