La Marche c'est bon pour...
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La Marche c'est bon pour...

Service : Participation et Revendication Publics : Particulier, Pouvoir public Thématique : Mobilité piétonne temps de lecture 4 min 20 sec

La Marche fait son grand retour sur le devant de la scène. La crise sanitaire du Covid-19 montre l’intérêt des modes actifs comme mode de déplacement au quotidien. Une occasion, comme le dit, Laura Lagache dans une tribune de Médiapart : “L’histoire du progrès est une histoire humaine, avec ses perdants et ses gagnants. Pour un environnement de vie plus apaisé, piéton réclame ta place et prends le pouvoir.”

Parmi les modes actifs, la marche à pied, trop longtemps oubliée des politiques d’aménagement, présente plusieurs avantages à mettre en avant.

La Marche c’est bon pour la Santé

S’adonner à la marche à pied quotidiennement permet de répondre au besoin de pratiquer une activité physique régulière. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise d’ailleurs 30 minutes d’activité physique par jour pour avoir des répercussions positives sur la santé. Elle permet une réduction de la sédentarité, de l’obésité, et prévient les maladies cardio-vasculaires (Héran, 2011, La ville morcelée : effets de coupure en milieu urbain). Et même si marcher à pied jusqu’à son travail ou pour se rendre à un point d’arrêt de transport en commun peut parfois prendre plus de temps que d’utiliser un autre mode de déplacement, il faut se dire qu’il s’agit du temps que l’on ne passera pas dans une salle de fitness à l’abonnement parfois bien onéreux !

La Marche c’est bon pour l’économie

Favoriser la marche est aussi un investissement rentable pour une commune. Comme le montre cette enquête, chaque kilomètre parcouru par une voiture entraîne un coût externe de 0,11 €, tandis que le vélo et la marche rapportent respectivement 0,18 € et 0,37 € par kilomètre. Nous pointons également une autre étude aussi l’importance de la marche pour le commerce local. En effet, contrairement à l’idée reçue, on va souvent dans les petits et moyens commercent à pied. La marche est aussi primordiale pour le tourisme local. Une commune où il fait bon marcher, ce sont des nuités dans les hôtels, chambres d’hôte, des repas dans les restaurants.

Il s’agit d’un mode de déplacement particulièrement respectueux de l’environnement au sens large du terme. D’une part, ce mode ne consomme aucune énergie particulière, mis à part l’énergie propre à l’individu qui pratique la marche. Il permet de répondre aux objectifs de la transition énergétique qui traduit le passage d’un système essentiellement orienté vers la consommation d’énergie fossile, à un système centré sur la consommation d’énergies renouvelables. D’autre part, si l’on comprend le terme « environnement » comme ce qui nous entoure, on peut dire que si l’on réaménage les espaces en faveur des piétons en diminuant la place des transports motorisés, on créera un environnement plus convivial susceptible d’augmenter le capital social des individus.

La Marche c’est bon pour le lien social

“La marche est un prélude, un point de départ […]. Elle favorise un contact direct avec la collectivité et permet de respirer l’air frais, de passer du temps à l’extérieur, […] de vivre des expériences et de s’informer. A la base, la marche est une forme de communication entre les personnes qui partagent l’espace public » (Gehl, 2012, Pour des villes à échelle humaine). Elle participe ainsi au renforcement de l’urbanité entendu comme [un caractère propre d’un espace public] organisé pour faciliter au maximum toutes les formes d’interaction (géoconfluences, 2017). Ce mode de déplacement permet de d’augmenter les relations sociales entre les individus pour rendre nos espaces publics plus conviviaux et vivants. De plus, remettre la marche à pied sur le devant de la scène, c’est aussi combattre les injustices de l’accès à la mobilité pour les personnes non-motorisées. En effet, à l’exception des personnes à mobilité réduite ou en situation de handicap, chaque individu se retrouve en situation d’égalité face à ce mode de déplacement. C’est ce qu’appelle Jan Gehl (Ibid.), la « durabilité sociale ». En aménageant donc des espaces favorables aux piétons, on développe une politique qui touchera un maximum de personnes sans distinction discriminatoire.

La Marche comme mode de déplacement

Il s’agit d’un mode très complémentaire avec les modes de transports collectifs car la marche à pied est souvent utilisée lors d’un déplacement :

  • en début de parcours pour se rendre à un point d’arrêt de transport ;
  • au milieu du parcours pour effectuer une correspondance ;
  • à la fin du parcours pour se rendre à sa destination finale.

Réaménager les espaces en faveur des piétons revient donc à améliorer les performances du système de transports alternatifs à la voiture particulière basé sur la multimodalité (l’utilisation combinée de plusieurs modes pour se rendre à une destination donnée). De plus, la marche possède le grand avantage de la fiabilité du temps de parcours et reste le mode le plus pertinent pour des déplacements inférieurs à un kilomètre.